envoyée par le professeur Joad

-Entrez !

La voix qui fusa jusqu'au couloir était visiblement agacée. Elizabeth, rangea pour une enième fois les parchemins sur lesquels elle tentait vainement de travailler et au milieu desquels elle était continuement interrompue. Elle regarda l'encadrement de la porte et son visage se durcit en voyant arriver Helena Ramirez.

-Mademoiselle Ramirez. Vous encore ? Et cette fois-ci qu'est-ce qui me vaut votre visite ?

Helena entra dans le bureau terriblement confuse.

Bonjour professeur. Je suis désolée c'est le professeur Joad qui m'a envoyé.

Elle n'osait la regarder. Elle était terriblement génée par ce qu'il venait de se passer et même si elle était vite revenu à l'ordre, elle savait qu'elle avait fait une erreur.

-Et il ne vous a sans doute pas envoyée à moi sans raison. Je n'ai pas de temps à perdre, donc je vous écoute mademoiselle Ramirez.

Elizabeth avait déposé sa plume et repoussé les parchemins. Elle fixait maintenant la jeune fille, les mains croisées sur son bureau. Elle avait noté l'ai gêné d'Helena et se doutait pas conséquent que ses raisons d'être là ne devaient pas être bien glorieuses.

Eh bien en fait, il nous a surpris moi et Matthews nous embrasser durant quelques secondes dans le parc.

Elle s'aretta et pris une inspiration.

Professeur c'était une erreur de ma part et je vous assure que j'ai bien vite mis fin à cet acte. Non loin de là l'idée de vous désobeir j'en suis véritablement désolée. Ce genre de chose ne se reproduira plus.

Elizabeth se taisait et fixait Helena d'un oeil peu avenant. Lorsqu'elle eut fini de présenter ses explications, Elizabeth la considéra un instant puis eut un signe de dénégation. Elle s'adressa à Helena d'une voix sèche dans laquelle pointait un certain mépris.

-Décidément mademoiselle Ramirez, vous êtes bien lente à comprendre les réalités. Et vous croyez que votre promesse va me suffir ? N'ai-je pas déjà entendu cet air là, au moment même où vous êtes tout récemment sortie de ce bureau ? Croyez-vous que je sois d'humeur à vous entendre débiter des sornettes sans valeur ? Vous ignorez visiblement ce que le mot engagement signifie, tout comme vous ignorez ce que l'on doit à la parole donnée. Vous manquez d'honneur tout simplement mademoiselle Ramirez. Et je ne parle même pas de l'état d'esprit dans lequel vraisemblablement vous avez rédigé le travail que vous m'avez présenté puisqu'apparemment vous vous êtes empressée d'en oublier le contenu.

Je ne l'ai pas oublié professeur. J'ai commis une erreur je n'ai pas d'autre explication.

Helena gardait la tête baissée ne regardant jamais le professeur Selew. Elle était extremement génée de la situation. Ses long cheveux retombaient de part et d'autre de son visage. Elle ne bougeait pas d'un millimètre. Seul ses lèvres remuaient quand elle s'adressait au professeur avec le maximum de respect possible.

-Une erreur mademoiselle Ramirez ? Vous avez commis une erreur ? Cela s'appelle un faute mademoiselle, et si ce n'était que la première, peut-être pourrait-on se montrer clément avec vous, mais ce n'est pas le cas. Quant à l'explication que vous cherchez, ne vous donnez pas grand peine, elle est assez simple, si simple même qu'elle en est désolante. Les attentions de ce jeune homme vous flattent et vous ne pouvez résister à l'envie de goûter à ces mièvreries pitoyables. Vous vous dites qu'il vous serait possible à peu de frais de vous racheter une conscience et une vie par cette voie là, que sans doute, elle vous serait moins rude et difficile que celle dont vous venez récemment de comprendre les exigences. En bref, vous retombez lentement, mais avec une certitude évidente, dans la voie que vous prétendiez vouloir quitter, et comme le confort est bien plus attirant que les sacrifices, votre inclination vous porte vers ce qui est bas et sans intérêt. Voilà pour ce qui est de l'explication que vous cherchiez. Mais sans doute allez vous me montrer que je fais fausse route.

Non professeur je ne vais pas vous montrer que vous faisez fausse route. À l'évidence vous avez raison. J'ai du mal à savoir où j'en suis ni même qui je suis. Une chose est sûre, dans l'état actuel des choses je me sens tout à fait incapable de suivre cette voie. Non pas que je la rejtte.

Helena se sentait de plus en plus mal à l'aise.

Le ton d'Elizabeth, de méprisant, se fit mordant.

-Vous ne vous en sentez pas capable parce que vous n'en êtes pas capable mademoiselle Ramirez. Vous vous êtes leurrée sur vos aptitudes. Et à moins que vous ne changiez radicalement, je ne vois pas comment vous pourriez en effet parvenir à atteindre le niveau qui vous serait demandé. Vous êtes bien trop attachée à votre précieuse identité et à votre personnalité sans doute tout aussi inestimable. Quant à savoir qui vous êtes, je crois que tous ici ne le savent que trop bien. La véritable question mademoiselle Ramirez, celle que peut-être, un jour, vous aurez le courage de cesser de fuire, est celle qui vous amenera à savoir qui vous voulez être.

Elizabeth se leva brusquement.

-Suivez-moi mademoiselle Ramirez.

Elle fit passer devant elle la jeune fille et la conduisit dans les longs couloirs de l'école, descendant progressivement les escaliers étroits. Elles arrivèrent enfin dans un endroit sombre où semblaient se finir le couloir.


hj : suite, je te laisse deviner où.